Dépenses de défense et de sécurité – Julien Malizard / J-F. Guilhaudis

Dépenses de défense et de sécurité

L’analyse des dépenses militaires est bien installée au cœur des études de sécurité. Elles ont fait l’objet de nombreux débats surtout à l’époque de la guerre froide. Cela tenait au peu de confiance qu’avait chaque camp dans son adversaire, à des désaccords sur ce qu’il fallait inclure dans les dépenses militaires, à la manière de les comptabiliser et, également, à ce que l’on s’interrogeait beaucoup sur leurs effets économiques. Etaient ils positifs, négatifs, à quel degré ? Ne valait- il pas mieux consacrer les ressources disponibles à d’autres causes (santé, éducation…) ? (V. Fontanel J, La globalisation en analyse, L’Harmattan, 2005). Peu à peu ces débats se sont apaisés. Le sujet est devenu beaucoup moins sensible et conflictuel- ce qui est dû sans doute en bonne partie, à la modération des dépenses de la Chine- qu’il le fut jusqu’à la fin des années 1980. L’idée qu’une réduction des dépenses militaires est une absolue nécessité a disparu. On considère comme inévitable la reprise des dépenses européennes, perçue comme une évidence tant le profil de ces dépenses diverge à la baisse au cours de la dernière décennie, de celui des autres régions, sans que cela provoque de réelles interrogations. Le contraste est très vif avec la fin des années 1980, quand le sentiment général dominant était que les dépenses militaires étaient trop élevées. La guerre froide prenant fin, on voulait toucher les dividendes de la paix, voir baisser ces dépenses. Vingt cinq ans après elles ont, après une phase assez brève de baisse, retrouvé et dépassé le niveau de l’époque.

On se demande si l’on n’est pas en train de sortir de la période des cycles, qui a marqué les dépenses de défense depuis la deuxième guerre mondiale pour entrer dans une phase de longue hausse modérée (Yves Bélanger et Aude Fleurant, Les dépenses militaires : la fin des cycles, Revue Interventions économiques (en ligne), 42, 2010). Cela se produit alors que le monde n’est plus dans une situation d’antagonisme des grandes puissances et que la guerre au terrorisme ne peut seule expliquer cette envolée ….

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